Ingénierie marine : 3 enjeux à relever d’ici 2030

Part grandissante des bateaux à propulsion électrique, éco-conception des navires, recyclage et démantèlement des épaves… Sans cesse en mouvement, le secteur de la plaisance est actuellement traversé par une lame de fond verte. Le point sur les principales évolutions en termes de conception.
1. Mutation des bateaux à propulsion thermique vers l’électrique
A l’inverse de l’automobile, la plaisance ne fait face à aucune date butoir en matière de transition écologique. Cependant, tous les acteurs travaillent à des solutions pour proposer des bateaux plus « propres » sur l’aspect propulsion.
Une motivation réglementaire
Dans les eaux intérieures, pour la navigation fluviale ou sur lacs, les bateaux à moteur thermiques sont interdits depuis plusieurs années. Cette réglementation restrictive a poussé les constructeurs à trouver des solutions pour pouvoir continuer à naviguer, tout en étant conforme à la réglementation.
En ce qui concerne la navigation en mer, des réglementations ont été mises en place pour les annexes. Historiquement dotés de moteurs thermiques de 3 à 5 chevaux, ces petits semi-rigides sont désormais quasiment tous équipés de moteurs électriques.
Notons également l’interdiction des moteurs à propulsion thermique dans certaines zones protégées, telles que les parcs nationaux. Pour pouvoir continuer à naviguer, les bateaux s’équipent alors de solutions hybrides, leur permettant de passer en tout électrique une fois dans la zone, et de repartir sur du thermique dès qu’ils en sortent. Cette solution est appropriée pour le transport de passagers et les bateaux allant jusqu’à 25m.
Au départ motivée par un aspect réglementaire, la mutation du thermique vers l’électrique s’avère aujourd’hui intéressante à plusieurs égards. D’un point de vue pratique, l’électrique permet notamment de s’affranchir du réservoir d’essence et de bénéficier d’embarcations plus silencieuses.
Des solutions hybrides pour les gros bateaux à moteur
Sur les bateaux de plus grande taille, la mutation se fait plus difficilement. Si pour les voiliers et catamarans, de nombreux acteurs proposent des solutions fiables pour remplacer le moteur de propulsion thermique par des moteurs électriques, l’opération s’avère plus délicate pour les bateaux purement moteur, dont l’envergure dépasse les 12m. Sur ces embarcations où les puissances en jeu sont nettement plus importantes, disposer d’un moteur électrique implique d’embarquer énormément de poids batterie, afin d’avoir suffisamment de réserves d’énergie pour pouvoir naviguer. Par conséquent, la tendance pour les grands bateaux moteur est de recourir à des solutions hybrides, via des pods. Dans ce cadre, le bateau est équipé de moteurs électriques alimentés par des groupes électrogènes thermiques.
De l’importance d’équiper les ports et marinas de bornes de quai puissantes
Pour les bateaux effectuant des sorties à la journée, de plus en plus de solutions sont proposées, car ils sont capables de stocker suffisamment d’énergie pour être autonome la journée et rentrer au port le soir. Ce mode de fonctionnement implique néanmoins que le bateau puisse disposer de bornes de quai suffisamment puissantes lorsqu’il rentre au port, afin de pouvoir recharger son parc de batteries. Or, c’est encore loin d’être le cas partout ! Si sur les grands ports de la Côte d’Azur on trouve des bornes qui fournissent du 63 A, la grande majorité des bornes que l’on trouve sur les ports sont en 16 ou 32 A, ce qui ne permet pas de recharger rapidement de très gros parcs de batteries en quelques heures.
Conscient de cet écueil, le spécialiste des chargeurs de batterie Dolphin Charger a initié des échanges avec les sociétés spécialisées dans l’aménagement des marinas et des ports, pour réfléchir à des solutions de recharge rapide en environnement marin.

2. Limitation de l’impact environnemental des bateaux en tenant compte de l’écoconception
Fibre de verre, résines, antifoulings … Historiquement, les bateaux sont conçus à partir de matériaux provenant de l’industrie du pétrole et d’énergies fossiles, après avoir remplacé le bois. Dans une démarche d’éco-conception, de plus en plus de constructeurs cherchent à remplacer ces matériaux par des matériaux d’origine biologique. La fibre de basalte vient remplacer la fibre de verre, les mousses à base de PET recyclé prennent le pas sur celles en PVC, tandis que les matériaux recyclés et les bois certifiés FSC sont de plus en plus privilégiés. L’objectif ? Proposer des bateaux avec le moins d’impact environnemental possible au niveau des matériaux !
3. Recyclage : l’essor des filières de déconstruction de bateaux
Il y a encore peu de temps, il n’était pas rare dans les marinas de voir des bateaux abandonnés par leurs propriétaires comme des épaves. Désormais, on oblige de plus en plus les propriétaires à retirer leurs épaves de l’eau, pour pouvoir les recycler. En ce sens, les constructeurs sont vivement encouragés à mettre en place des filières pour la déconstruction de leurs bateaux.
Un recyclage complexe, car au préalable, il faut pouvoir enlever tous les matériaux polluants : les fluides, les huiles moteurs, carburants, les batteries… Mais la législation se fait de plus en plus contraignante à ce sujet et les filières s’organisent en conséquence.
Vers une meilleure gestion des déchets électroniques
La directive DEEE, relative à la gestion et au traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques, a posé le cadre pour les fabricants, ouvrant ainsi la voie à une meilleure valorisation de ces déchets.
Les enjeux écologiques imposent par ailleurs d’aller vers une consommation frugale d’eau et d’énergie sur un bateau. A ce titre, les professionnels de la plaisance ont un rôle à jouer pour faire évoluer les mentalités des plaisanciers et les encourager à consommer de façon raisonnable. Car ce n’est qu’en agissant à tous les niveaux qu’il sera possible de limiter l’impact de la plaisance sur l’environnement. Le futur sera vert ou ne sera pas !
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